En Israël, des prélèvements d’organes imposés à des Palestiniens
Par Gilles Devers, Avocat
Les
corps de Palestiniens mutilés par des prélèvements d’organes avant
d’être rendus aux familles. Ce qui semblait une rumeur folle est depuis
ce week-end reconnu comme vérité par l’armée israélienne.
C’est
au cours de cet été 2009 que la rumeur avait circulé : des médecins
légistes israéliens auraient collecté les organes de corps de
Palestiniens, sans autorisation des familles. Une rumeur, devenue
polémique. Trop gros pour être vrai, malgré les témoignages de
familles, et les photos de corps marqués par d’incompréhensibles
balafres. Or, aujourd’hui, la rumeur est devenue réalité.
Tout
est parti de déclarations faites par le Dr Jehuda Hiss, ancien
directeur du principal institut médico-légal israélien Abu Kabir, à une
universitaire américain, Nancy Scheper-Hugues, professeur à Berkeley,
au cours de l’année 2 000, et filmées. Devant le trouble né de cette
controverse, cette universitaire avait fait part cet été de ces déclarations restées cachées, et la presse suédoise avait repris l’info. L’article de Donal Boström, du quotidien suédois Aftonbladet, allait très loin.
Extrait.
« Les familles en Cisjordanie et à Gaza étaient sûres de ce qui était
arrivé à leurs fils : "Nos fils sont utilisés comme donneurs d'organes
involontaires", m’a dit un proche de Khaled de Naplouse, de même que la
mère de Raed de Jénine et les oncles de Mahmoud et Nafes dans la bande
de Gaza, qui ont tous disparu pendant un certain nombre de jours avant
de revenir de nuit, morts et autopsiés. "Pourquoi sinon garder les
corps pendant au moins cinq jours avant de nous laisser les enterrer?
Qu'est-il arrivé aux corps pendant cette période? Pourquoi
effectuent-ils une autopsie, contre notre volonté, lorsque la cause du
décès est évidente? Pourquoi les corps sont-ils rendus de nuit?
Pourquoi avec une escorte militaire? Pourquoi la zone est-elle bouclée
pendant l'enterrement? Pourquoi l'électricité est-elle coupée?" L’oncle
de Nafe était bouleversé, et il avait beaucoup de questions. »
Le
journal avait aussi soutenu que des soldats palestiniens avaient été
tués pour qu'on prélève leurs organes. Les dirigeants d’Israël avaient
vivement protesté, exigeant des excuses, ce qu’avaient refusé le
journal et le gouvernement suédois.
Nouvelle
étape, décisive, ce week-end avec la diffusion d’extraits de
l'entretien, sur la 2e chaîne de télévision israélienne. Le Dr Jehuda
Hiss confirme. « Des cornées ont été prélevées sur des cadavres de
manière extrêmement informelle. Aucune autorisation n'était demandée à
la famille ». L'ancien responsable reconnait le caractère illicite de
ces pratiques : « Nous collions les paupières fermées. Nous ne prenions
pas de cornées quand nous savions que les familles ouvriraient les
yeux ». Il explique aussi que dès 1987, un an avait son arrivée, des
chirurgiens militaires utilisaient de la peau prélevée sur des corps
pour des greffes de brûlés. Le reportage ajoute que les médecins de
l’institut prélevaient la peau, la cornée, les valves cardiaques et les
os des cadavres de soldats et citoyens israéliens, de Palestiniens et
d'étrangers, généralement sans même l'autorisation de leurs familles.
Devant
cette interview, l’armée, dans un communiqué, a reconnu que les faits,
s’agissant des prélèvements de cornée, et affirmant qu’il a été mis fin
à ces pratiques il y a dix ans. On apprend aussi que le Dr Jehuda Hiss
a été démis de ses fonctions en 2004, en raison des irrégularités dans
l'emploi des organes prélevés. Mais les poursuites pénales à
son encontre ont été abandonnées, et il travaille toujours à l'institut
comme pathologiste en chef. Le ministère de la santé vient de
reconnaitre la réalité des prélèvements, s’agissant de la cornée,
expliquant qu’à l’époque les règles n’étaient pas claires.
Comment
peut-on soutenir une telle chose ! Les bases de la déontologie
médicale, qui reposent sur le principe intangible du consentement, sont
de toujours, et ont été rappelées à maintes reprises par de grandes
déclarations internationales : Code de Nuremberg en 1947, Déclaration
d'Helsinki en 1964, de Tokyo en 1975, de Venise en 1983, de Hong Kong
en 1989…. Et peut-on imaginer une seule philosophie ou une seule
religion qui ne pose pas comme un principe sacré le respect du corps
humain ?
Ces
informations sont graves, et il n’est pas possible de satisfaire d’une
demi vérité. Il faut une vraie enquête internationale. Impossible
d’accepter une frontière à la déontologie médicale, qui est la marque
de la dignité humaine.
Source:http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/23/en-israel-des-prelevements-d-organes-imposes-a-des-palestini.html
As slm alkm, Bonjour
RépondreSupprimerJe dirais que cette pratique d'un autre temps (si celui-ci a réellement existé?!) est tout simplement scandaleuse! Il en va de la dignité de tout un chacun de dénoncer celà, de crier haut et fort: Israel Terroriste! Ceci étant, si ce qui est décrit dans cet article n'est pas considéré comme étant un crime contre l'humanité; je ne donne pas cher de ce qui nous reste d'humain en nous.
Cordialement,
A.K